Kill

Un film de Nikhil Nagesh Bhat

11 septembre 20241h45Action

NOTE D’INTENTION

Pendant mes années d’université, j’ai souvent voyagé en train, faisant des trajets de 36 heures entre ma ville natale et celle où j’étudiais. Une nuit, alors que notre train était plongé dans l'obscurité, un groupe de dacoïts[1] nous a attaqués. Curieusement, je ne me suis pas réveillé, alors que toutes les voitures voisines de la mienne ont été dévalisées. Pendant des années, je me suis senti coupable de mon inconscience.

Cette histoire m’obsédait depuis longtemps, mais je n’arrivais pas à l’écrire.

Je savais qu’avec le temps, elle prendrait de l’importance.

J’ai commencé à écrire pendant la pandémie de COVID, lorsque le monde entier était confiné. Les sentiments d’impuissance, d’insécurité et de rage que j’ai ressentis à cette époque ont influencé l’écriture du scénario.

En tant que cinéaste, j’ai été habité par ces émotions lors de la réalisation du film.

Au fond, KILL raconte l’histoire de deux personnes qui veulent être ensemble, mais qui se heurtent à de nombreux obstacles. Ce qui m’a particulièrement fasciné en tant que réalisateur, c’est la métamorphose d’Amrit. Au départ, il n'a pas l'intention de tuer, mais les circonstances le poussent à anéantir toute une cohorte de bandits pour protéger son amour.

Visuellement, nous avons voulu faire évoluer la palette de couleurs. Le film commence avec des teintes chaudes lors de la rencontre d’Amrit et Tulika, puis devient plus sombre lorsque les voleurs attaquent. Le rythme du train s'accélère également, renforçant le sentiment de fatalité. KILL explore le contraste saisissant entre le protecteur et le monstre. Je crois fermement qu’en chaque gardien, une part d’animalité émerge lorsqu’il s’agit de défendre ses proches. À mesure que l’innocence d’Amrit s’éteint, il change. Les spectateurs sont plongés dans son chagrin par le biais de prises de vue intimes, et les intérieurs du train, autrefois ordonnés, deviennent de plus en plus désordonnés, reflétant son état d’esprit.

Le film montre que le mal peut être ordinaire. Le personnage de Fani est un employé de station-service sans prétention qui rêve de richesse. Poussé par le pouvoir et la misogynie, il devient un monstre. C’est au moment où il voit les corps sans vie de ses camarades se balancer qu’il réalise que l’équilibre du pouvoir lui échappe.

En fin de compte, KILL est un voyage dans l’esprit humain. Il parle du pouvoir de l’amour et des limites extraordinaires que l’on est prêt à franchir pour protéger ceux que l’on aime.

Nikhil Nagesh Bhat

NOTES DE PRODUCTION

Le film KILL puise son inspiration dans des histoires vraies de célèbres dacoïts, ces bandits qui attaquent les trains en Inde pour voler l’argent et les bijoux des passagers. Nikhil Nagesh Bhat a entamé l’écriture de ce scénario en novembre 2019 et l’a achevé en août 2021, planifiant minutieusement les nombreuses scènes de combat qui représentent une majeure partie du film.

Pour donner vie à ce projet ambitieux, Nikhil Nagesh Bhat et son équipe ont fait appel à des experts de renommée mondiale, notamment le chorégraphe Se-Young Oh, célèbre pour son travail sur SNOWPIERCER et AVENGERS : L’ÈRE D’ULTRON, ainsi que le réalisateur d’action indien Parvez Shaikh. Leur mission : créer des scènes d’action saisissantes et riches en adrénaline.

Tourner des Scènes d'Action dans un Train en mouvement

Le décor joue un rôle crucial dans KILL. Le film se déroule presque entièrement à bord du Rajdhani Express, un train en partance pour New Delhi. Une fois que Fani et son équipe de 35 bandits prennent le contrôle du train, ils désactivent les freins et retiennent les chefs de train en otage, rendant toute évasion impossible. L'équipe de tournage a dû s'adapter aux contraintes de cet espace confiné.

Sous la direction du chef décorateur Mayur Sharma, un train a été spécialement conçu pour le film. Il a fallu trois mois et demi pour créer chaque compartiment, en s'efforçant de rendre chaque élément aussi réaliste que possible. La sécurité étant une priorité, toutes les surfaces ont été dotées d'un rembourrage épais.

La majeure partie de l'action se déroule dans quatre compartiments, avec des décors incluant l'intérieur et l'extérieur de deux wagons entièrement modulables. Cette conception pliable a permis à l'équipe de tournage d'ajuster le décor selon leurs besoins. L’équipe chargée des décors a travaillé en étroite collaboration avec le directeur de la photographie Rafey Mahmood. Son équipe a filmé les séquences d'action à l'aide d'une Dolly montée au plafond du train, et plusieurs scènes de combat rapproché ont été tournées à la main par le caméraman Naiyer Ghufran.

Préparation au combat

Pour incarner de manière convaincante des membres de commandos, les acteurs Lakshya et Abhishek Chauhan, qui interprètent respectivement les capitaines Amrit Rathod et Viresh Chatwal, ont suivi un entraînement intensif. Ils ont été formés aux techniques de combat militaire, notamment le Krav Maga et le Pekiti-Tirsia Kali. L'antagoniste du film, Fani, interprété par Raghav Juyal, ainsi que les autres bandits, ont été entraînés aux techniques de combat de rue. Le style de combat était libre, les acteurs devant faire preuve d’une agressivité extrême. Les 33 acteurs ont suivi une formation de trois mois avant le début du tournage. Chaque acteur a été sélectionné avec soin pour son rôle, car l'histoire demandait bien plus que de simples figurants à éliminer. (Fait amusant : KILL compte un total de 42 cadavres.). L’équipe de casting a recherché des acteurs capables de jouer des scènes dramatiques tout en maîtrisant les techniques de combat, les cascades et les arts martiaux.

Prothèses et effets spéciaux

Tout au long du film, le personnage d'Amrit subit une série d'attaques violentes, recevant neuf coups de couteau et de nombreux coups de poing. Son meilleur ami, Viresh, est tué après avoir été blessé par balle et poignardé trois fois. Pour réaliser ces scènes sanglantes, l'équipe a fait appel aux experts en effets spéciaux Zuby Johal et Rajiv Subba de Dirty Hands Studio (DELHI CRIME, GHOST STORIES, TUMBBAD), des pionniers dans leur domaine.

Pendant six mois, ils ont travaillé à la création de prothèses réalistes de têtes, de bras et d'autres parties du corps, utilisées pour les séquences gore et d'action. Chaque arme utilisée dans le film correspondait à une blessure spécifique, qui a été minutieusement imaginée et planifiée des mois avant le tournage. Au total, 52 couteaux ont été fabriqués pour les scènes de combat, chacun étant conçu sur mesure pour correspondre au caractère de chaque homme de main.



[1] En Inde, brigand de grand chemin.